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samedi 14 juin 2014

étang de l'or....

Je choisis la barque la plus petite, la plus légère, une de ces frêles embarcations qui portent ici le nom de "négafols" ou "noiefous". Je voulais déceler le printemps.

Il y était. C'était, sur l'étang, un murmure.
Il était fait de vies et de souffles, mais trop indécis pour s'affirmer. Les hirondelles de mer volaient très haut. Sur les bords, les roseaux du palus frissonnaient de minuscules passages. Mes joues étaient caressées par un air qui n'arrivait pas à plisser l'eau. Dans les herbes, je percevais des grouillements et le ventre blanc des dorades jetait un éclair. Je regardais longuement le fond de l'étang où se mirait le plat des rames. 














 C'est alors que, pour la première fois, je compris la cohésion des choses, cette espèce de solidarité qui lie tous les éléments du monde. .....

Gaston Baissette  - l'étang de l'or (1945)

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