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C'est en cultivant notre capacité d' émerveillement que l'on préservera la Beauté de ce Monde.

Claire

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mercredi 8 juin 2016

le sens de notre vie...




Anecdotes tirées de la biographie du grand maître tibétain Gyalsé Ngultchou Thogmé (1295-1369)


 Publié le 15 novembre 2012 sur le blog de  Matthieu Ricard 

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Alors que la fin de sa vie approchait, Gyalsé Thogmé manifesta des signes de maladie.
Comme on lui demandait s'il y avait moyen de prolonger sa vie, il répondit :


— Si ma maladie est bénéfique aux êtres, puisse la maladie m'échoir comme une bénédiction ! Si ma mort est bénéfique aux êtres, puisse la mort m'échoir comme une bénédiction ! Si ma santé est bénéfique aux êtres, puisse la santé m'échoir comme une bénédiction ! Telle est ma prière aux Trois Joyaux. Je suis heureux, car j'ai la profonde conviction que tout ce qui advient est la bénédiction des Trois Joyaux. Ainsi, j'emporterai sur la voie tout ce qui arrive sans essayer d'y rien changer.


 De proches disciples supplièrent Gyalsé Thogmé de réfléchir à un traitement ou à toute autre chose qu'ils pourraient accomplir pour l'aider, mais il répondit :


— J'ai atteint la limite de mes années, et ma maladie est grave. Les soins des docteurs les plus habiles et des médicaments pareils à l'ambroisie n'auraient pas d'effet.


Il ajouta :


Si ce corps illusoire que je crois mien est malade,
 eh bien, qu'il soit malade !
 Cette maladie me permet d'épuiser
 Le mauvais karma de mes actes passés,
 Et les activités spirituelles que je pourrai alors accomplir
 M'aideront à purifier les deux voiles.


Bien portant, je suis heureux,
 Car, avec un corps et un esprit sains,
 Je peux approfondir ma pratique spirituelle
 Et donner tout son sens à cette existence humaine
 En tournant mon corps, ma parole
 et mon esprit vers le bien.


Pauvre, et par là sans bien à protéger,
 Je suis heureux,
 Tant il est vrai que les querelles et l'animosité
 Jaillissent des graines de la cupidité et de l'attachement.


Riche, je suis heureux,
 Car mes biens me permettent d'accomplir
 encore plus d'actes positifs,
 Ces actes positifs d'où résultent
 Les bonheurs temporaire et ultime.


Si je meurs bientôt, c'est parfait,
 Car, soutenu par mes quelques mérites,
 J'ai bon espoir d'entrer dans la voie sans erreur
 Avant qu'un obstacle ne se présente.


Si ma vie est longue, je suis heureux :
 Inséparable de la chaude et bienfaisante pluie
 des instructions spirituelles,
 Je peux faire longtemps mûrir en moi
 La moisson des expériences intérieures.


Aussi, quoi qu'il arrive, je suis heureux.

Un matin, à l'aube, Gyalsé Thogmé demanda à ses disciples de l'aider à se redresser
— Je me sens très bien ainsi, dit-il, ne me faites plus du tout bouger !
Il resta assis dans la posture du lotus jusqu'au lendemain soir, l'esprit parfaitement focalisé dans l'équanimité. C'est dans cet état qu'il quitta cette vie et atteignit la félicité.

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