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Claire

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vendredi 21 février 2014

le pont de vareilhes sur la Buèges












le hameau de Vareilhes

LE PONT DE VAREILHES   (Renaud CAMUS)


Ce pont est un peu moins et un peu plus qu’un pont : une simple
passerelle, si l’on veut ; mais solide, très solide, et sans
âge, où le rêve donne au mythe rendez-vous.
Marcheurs et cavaliers pouvaient seuls l’emprunter, aucune voiture ne
L’a jamais franchi, il est beaucoup trop étroit.
Peut-être est-il moins ancien qu’il n’en a l’air, on jurerait
Qu’il a toujours été là. Et même de
hâtives restaurations au ciment paraissent marquées de la
mousse des siècles, pour ne pas dire des millénaires.

Ce pont appartient extraordinairement au pays, on tirerait sur lui
tout viendrait, l’heure aussi, les aiguilles s’arrêteraient
à nos montres. Sa qualité de présence est
incomparable, sauf à sa qualité d’éternité.
Et pourtant il pourrait être n’importe où, dans un
poème persan du XIIIè siècle, dans une strophe du
romancero, dans un film de Pasolini ou de Téchiné, dans
une églogue de Théocrite. C’est un pont de souvenir
d’enfance et de lithographies romantiques, de baignades et de premiers émois, de légendes et de pactes trahis, de regards longs
et de cris d’adolescentes chatouillées. Pas un bruit, pourtant,
sinon celui de la rivière, et peut-être un
frémissement, parmi les buissons d’alentour. Pas sûr .


Les rochers du lit de la rivière ont la délicatesse de
ménager sous vos yeux une sorte de piscine, en avant de la
première arche – un creux où l’eau est plus profonde,
plus verte et plus tranquille. Et certainement on y sauterait en se
pinçant le nez, parmi les rires des condisciples et leurs
aspersion dorées, si l’on était un enfant tunisien vers
1895, lors d’un voyage d’André Walter, ou bien un
écolier français sous Louis XV, ou sous le
président Fallières.

Que de pareilles scènes aient eu lieu ici ou non, je n’en sais
rien. Il importe peu, comme on dit quand il importe fort. Aujourd’hui
tout est silence, en tous cas, recueillement réel ou feint,
inadvertance, abandon. Que si l’on désire plus de solitude
encore, plus d’éloignement du monde et de ses fermes perdues,
on peut remonter à pied le cours de la Buèges, par des
sentiers broussailleux, le long de gorges sinueuses. Sinon, il suffit
de revenir à la « grande » route. 

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