Bonjour à toutes et à tous

A travers mes photos j'aimerai partager avec vous la fascination, l'amour et la passion que Le Languedoc m'inspire

C'est en cultivant notre capacité d' émerveillement que l'on préservera la Beauté de ce Monde.

Claire

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dimanche 4 mai 2014

Le "J'accuse" du Chef Seattle



Seattle était le chef d'une petite tribu de l'Orégon, celle des Dwamishs, aujourd'hui éteinte.

"...mes gens sont désormais peu nombreux et nous ressemblons aux feuilles restées sur un arbre secoué par les vents hivernaux. Maintenant, vous nous assignez une réserve dans laquelle nous devons nous retirer. Je sais bien que cette solution nous est imposée comme une force inéluctable de la nature. Nous avons cherché à vous échapper comme la brume matinale fuit devant le soleil qui se lève, et maintenant, peu nous importe de savoir où nous passerons le reste de nos jours. Il fut un temps notre race était forte et puissante, mais maintenant elle meurt peu à peu. Nos nuits se font toujours plus longues, obscures et solitaires.  Partout où nous allons nous sommes suivis de vos pas exterminateurs et il ne nous reste qu'à supporter notre destin comme un animal blessé et traqué par les chasseurs qui veulent l'achever.


Toutefois, je ne me lamente pas. Nous avons des siècles durant joui d'une existence heureuse et nous en sommes conscients. Une tribu suit l'autre et les nations succèdent aux nations comme une génération succède à une autre. On naît et on meurt continuellement, et il est inutile de se lamenter. Peut-être aussi que le jour de votre déclin n'est pas loin, mais de toute façon il est certain qu'il viendra. A ce moment-là, qui sait, nous pourrons même être frères....Maintenant, il semble évident que c'est votre saison, vous taillez les arbres, vous tuez les animaux, vous dompter les chevaux sauvages, vous exterminez les Indiens. Moi, je vois bien, dans vos yeux et vos comportements que votre civilisation produit des rebuts et que ceux-ci un jour vous noierons...


Mais en attendant, permettez-moi de vous dire que la terre que vous nous ordonnez d'abandonner est sacrée pour nos tribus. Chaque colline, chaque montagne ou bois, ou lac, chaque fleuve, vallée ou plaine sont remplis d'événements tristes ou doux et de souvenirs. Même les pierres qui gisent sourdes et immobiles dans la quiétude de la nuit et dans la chaleur diurne, ont bu la vie de mon peuple. Les aiguilles de pin et la poussière sont attachées aux empreintes de nos gens et nos pieds trouvent en eux une familiarité que vos pieds n'y trouveront jamais. La terre a bu le sang de nos pères, elle a conservé le sel de leurs larmes, la graisse et la cendre des feux de camp, la sueur du plaisir et de la peur. Nos guerriers disparus, les jeunes filles au coeur tendre, nos mères affectueuses et les bébés qui naquirent ici et y trouvèrent leur subsistance, sont une partie vitale de ces lieux solitaires qui apaisent le coeur.

Et toujours ils reviennent, comme une marée de l'esprit, afin que la vie continue sans le poids du corps, parce que les plus fortes impulsions d'un peuple tendent à exister même après la mort des individus, elles se concentrent sur sa terre et la remplissent de vie humaine.

Ainsi, même lorsque le dernier indien aura disparu et que le souvenir de mes gens sera devenu une légende pour les Blancs, cette terre accueillera encore les formes invisibles de nos corps. 

Les enfants de vos enfants se croiront seuls dans les champs, dans les maisons ou dans les bazars ou dans le silence des bois dépourvu de sentiers, mais même la nuit, lorsque les rues de vos villes seront silencieuses et désertes, partout les esprits de ceux qui jadis peuplaient cette merveilleuse région, vous encercleront. L'homme blanc ne sera jamais seul. 
Qu'il soit donc juste avec mon peuple parce que les morts ne sont pas privés de pouvoir. Les morts ai-je dit ? La mort n'existe pas. C'est seulement une transformation de la façon d'être des choses....

Aujourd'hui, vous ne réussissez pas à voir plus loin que l'exaltation que vous donne votre esprit de conquête et vous vous considérez comme les maîtres de la terre. Mais un jour, notre esprit remplira de lui vos descendants. Un jour, ai-je dit, parce que maintenant vous semblez incapables d'un sentiment qui ne soit pas la haine, et la haine est fille de la peur, et la haine et la peur vous poussent à accomplir des actions qui n'ont pas pour but que la destruction des autres, mais la vôtre aussi.


Dans l'avenir l'esprit de l'homme rouge, qui avec amour et vénération respecte tout ce qui vit, s'emparera lentement de vos enfants et pénétrera en ceux qui ne savent rien de lui. Cherchez donc à vous comporter à notre égard avec respect et tolérance.

Nos pères et nous-mêmes resterons toujours autour de vous et attendrons avec patience jusqu'à ce que nous parvenions à planter dans votre nature destructrice les semences d'amour de la vie. Si cela se produit, votre monde disparaîtra, et le nôtre reviendra à la vie. 

Mais peut-être que l'esprit de la destruction est trop fort en vous et qu'il nous empêchera de vaincre. S'il en est ainsi, quand le martinet aura disparu et que la vie ne sera devenue qu'une question de survie pour vous aussi, un grand feu que, dans votre soif de domination, vous aurez allumé vous-mêmes afin de vous détruire réciproquement, tombera du ciel comme un grand soleil et vous anéantira. Et alors la terre sera transformé en pierre pour toujours."
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